L'IVG s'est invitée dans la campagne électorale à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. François Hollande a proposé lors d'un meeting à Reims (Marne), jeudi 8 mars, que tous les centres hospitaliers "puissent être dotés d'un centre d'interruption de grossesse". Il a également rappelé qu'il voulait que l'IVG soit "remboursée à 100 %". Le propos, inspiré des revendications des associations féministes, était destiné à répondre à la polémique lancée par Marine Le Pen qui souhaite limiter le remboursement de l'IVG et stigmatisant les "avortements de confort".

Le matin, le candidat socialiste avait annoncé lors d'une visite à la maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), clinique symbole de la lutte pour la liberté de l'avortement, qu'il mettrait en place une fois élu, un "forfait mineure contraception" donnant un accès gratuit et anonyme à un médecin et à la contraception à l'image de ce que fait déjà le Planning familial. Nicolas Sarkozy, lors de sa visite à l'usine Lejaby en Haute-Loire, n'a, lui, pas abordé le sujet.

ANONYMAT ET GRATUITÉ

Sa porte-parole, Nathalie Kosciusko-Morizet, s'est chargée de contrer la proposition du candidat socialiste qu'elle a taxé de "un peu démagogique". "Elle témoigne avant tout d'une méconnaissance du sujet", a estimé l'ex-ministre de l'environnement sur Europe 1. Estimant que la "moitié des mineures" ayant subi un avortement prenaient un moyen de contraception, "l'urgence" était à l'information des jeunes filles.

De son côté, Jeannette Boughrab a taclé François Hollande en déclarant qu'il "semble découvrir" cette question. "Les pistes sont l'étude, on propose l'anonymat et la gratuité de tous les moyens de contraception pour les mineurs", a assuré la secrétaire d'Etat à la jeunesse. Mme Boughrab a ajouté que selon elle, les jeunes filles qui ont recours à l'IVG "sont souvent en détresse sociale". Elle n'a cependant pas précisé quelles étaient les sources d'une telle information.

Les études montrent que le nombre total d'avortements est en baisse régulière mais qu'il est en augmentation sensible chez les mineures.La modification de la loi Veil de juillet 2001, facilitant la prise en charge des IVG et abrogeant l'obligation d'autorisation parentale, a en effet permis qu'un nombre croissant de mineures enceintes aient recours à un avortement.

Sylvia Zappi

Hollande à la maternité des Lilas, jeudi 8 mars. | Reuters/GONZALO FUENTES

Le Monde.fr | 09.03.2012 à 13h02 • Mis à jour le 09.03.2012 à 13h40

 

Commentaire de RYL : quelques questions à ce sujet :

-          Que fait-on de la clause de conscience des médecins et infirmières, pourtant confirmée légalement en Europe ?

-          IVG remboursée à 100%, pour autant que le soutien à la jeune mère désirant garder son enfant le soit aussi : simple question de justice dans l’emploi de l’argent du contribuable.

-          L’augmentation sensible des IVG chez les mineures ne demande-t-elle pas une étude objective et approfondie sur ses causes réelles ?