Sexualité : un étudiant sur trois ne sort pas couvert
Par Benedicte De Wagter le dimanche, juin 1 2014, 20:49 - contraception - Lien permanent
05 AVRIL 2014 | PAR JEAN-MARC DE JAEGER
En dépit des campagnes de sensibilisation, l’usage du préservatif n’est pas systématique chez les jeunes. Une tendance inquiétante que nous révèle une récente enquête de la mutuelle étudiante SMEREP.
Insouciants, les jeunes ? Alors que le Sidaction mène actuellement sa vingtième campagne d’appel aux dons, une étude de la mutuelle étudiante SMEREP publiée jeudi reflète le comportement des jeunes vis-à-vis du préservatif. Et les chiffres ont de quoi surprendre : un étudiant sur trois (30% ; 39% chez les filles) ne l’utiliserait jamais lors de ses rapports sexuels, tandis qu’ils seraient 41% à y avoir systématiquement recours.
L’étude a été réalisée du 4 au 8 mars 2013 auprès de 700 étudiants franciliens et de 500 étudiants de province.
> Comment expliquer cette attitude ?
Les étudiants invoquent plusieurs raisons : un sur deux déclare utiliser un autre moyen de contraception que le préservatif, alors qu’ils sont 20% à penser que celui-ci enlève la « magie » du rapport sexuel.
Le recours au dépistage explique aussi cette tendance : dans 60% des cas, les deux partenaires en ont déjà réalisé un ; un tiers (33%) indique le réaliser systématiquement en cas de changement de partenaire. Les étudiants franciliens semblent plus prudents que les étudiants de province, car cette proportion y atteint 40%.
Une étude réalisée en novembre dernier indiquait, déjà, que le préservatif était délaissé au profit du dépistage. En 2011, 71% des interrogés estimaient que le test de dépistage était le moyen le plus fiable pour se prémunir contre le sida, contre 63% en 2004. Une évolution qui s’explique notamment par la promotion du dépistage à travers les campagnes de sensibilisation du début des années 2000.
> Les consommatrices de cannabis encore moins prudentes
Une autre enquête, réalisée en février dernier, a pour objet d’étude les jeunes fumeuses de cannabis. Elle indique que fumer un joint semblerait faciliter les rapports sexuels : les consommatrices de cannabis sont 91% à déjà avoir eu un rapport, contre 73% pour le reste des sondées. Or, ces étudiantes sont les plus adeptes des pratiques à risque : 54% d’entre elles ont recours à la pilule du lendemain, contre 33% chez les non fumeuses. De même, elles utilisent moins les moyens de contraception (64% contre 74%).
> Le sida ne fait plus peur
Les résultats de cette étude indiquent une faible crainte des MST et du sida. Les jeunes se sentent moins concernés par ces maladies, qu’ils assimilent moins à la mort. Elles sont de mieux en mieux traitées depuis les années 80, période où elles constituaient un véritable fléau.
Pourtant, chaque année en France, 6 000 personnes découvrent qu’elles sont séropositives. 150 000 vivent avec le virus du sida… alors que 50 000 personnes l’ignorent.
Commentaire de RYL : Une fois de plus, comment ajuster la prévention de manière à vraiment ajuster les comportements? La méthode "protégez-vous et faites ce que vous voulez" semble tout à fait inadéquate
Commentaires