L’article intitulé « The Politics of « Comprehensive Sexuality Education » (ou les politiques de l’éducation sexuelle complète) jette un regard sur les tactiques de ce que les auteurs baptise « l’establishment de l’éducation sexuelle », une alliance d’organisations puissantes qui compte le Fonds de l’Onu pour la population, l’OMS, USAID et le Planning familial.

L’establishment de l’éducation sexuelle a rédigé directives politiques et finance les efforts de mise en œuvre de ce qu’ils considèrent comme des « meilleures pratiques ».  Mais ses recommandations ne font pas la différence entre de faits, et leur opinion personnelle sur la question. Par ailleurs, les preuves qu’il produit sont très discutables. Bien sûr, les termes employés, comme le « genre », la « capacité évolutive », paraissent inoffensifs, mais ils masquent des enseignements et pratiques suspects.

En 2004, le journal médical le Lancet imprimait une déclaration de plusieurs experts, considérant l’approche ABC (abstinence, « be faithful » c’est-à-dire sois fidèle, et « use condom », ou utilise le préservatif) comme la meilleure méthode pour éviter les risques liés à la sexualité.

Cependant, notent les auteurs, l’establishment de l’éducation sexuelle ne prend pas « sérieusement en compte le fait que la mise en œuvre de A et B est possible », et reconnaît rarement que l’activité sexuelle est risquée pour les adolescents .

« Il tend à partir du principe que les mineurs sont actifs sexuellement, et leurs programmes ne font rien pour protéger la majorité de la jeunesse qui, elle, n’a pas été initiée à la sexualité », écrivent-ils.  

Récemment, une haute fonctionnaire du Fonds de l’Onu pour la population a fait une démonstration de cette manière de fonctionner. S’adressant à des militants lors d’une conférence de l’Onu, Kate Gilmore s’est plusieurs fois moquée de l’idée d’abstinence.

Pourtant, la vaste majorité de la jeunesse de moins de 18 ans n’est pas active sexuellement, soulignent les auteurs. La promotion des préservatifs comme moyen sûr de prévenir les MST pourrait « en fait favoriser une fausse impression de sécurité pour la jeunesse, et paradoxalement les amener à adopter un comportement plus risqués », un phénomène plus connu sous le nom de « compensation des risques ».

L’équipe du professeur de Irala conclut que les programmes d’éducation axées sur l’abstinence sont efficaces, et car ils s’appuient sur des faits et partent du principe que les jeunes ont la capacité de prendre de bonnes décisions. Cette approche ne traite pas les jeunes avec condescendance en partant du principe qu’ils vont de toute façon adopter des comportements sexuels risqués.

L’éducation sexuelle ne peut entièrement être basée sur des preuves scientifiques, puisque certains concepts importants et certains termes sont sujets au débat, et parce que leur signification est liée au contexte dans lequel ils sont utilisés. Prenons pour exemple évident le terme « amour ».

Les auteurs considèrent que les programmes d’éducation sexuelle, surtout lorsqu’ils sont financés par l’Etat, aident les parents à devenir de meilleurs éducateurs, et ne devraient en aucun cas être utilisés pour promouvoir un agenda incompatible avec les valeurs des communautés dans lesquelles elles seront mises en œuvre.

Les auteurs conseillent aux experts de l’éducation sexuelle de faire participer les gens concernés, et de respecter leurs valeurs. Ils connaissent leurs enfants, et les aiment le plus. Ils sont les plus responsables de l’éducation et du bien-être de leurs enfants, sont sensibles à l’évolution de la maturité de leur enfant, et devraient avoir le droit de protéger leurs enfants contre les messages nocifs.

D’autres études confirment les conclusions de l’article, et affirment que dans les cas où les parents supervisent et fixent des limites à leurs adolescentes, celles-ci ont des relations sexuelles plus tardives, quels que soient les facteurs socio-économiques qui les affectent, comme par exemple le quartier dans lequel elles vivent.

L’article « The Politics of « Comprehensive Sexuality Education »» est publié par le International Organizations Research Group, une branche de C-FAM, éditeur du Friday Fax.