Ecole ou parents : qui a la priorité dans l'éducation des enfants?
Par Benedicte De Wagter le vendredi, janvier 31 2014, 21:11 - gender - Lien permanent
« Il y a un certain nombre d'extrémistes qui ont décidé de mentir, de faire peur aux parents. Ce que nous faisons à l'école, c'est enseigner les valeurs de la République et donc du respect entre les femmes et les hommes. Tous les manipulateurs, tous les fauteurs de troubles et de haine qui répandent ces rumeurs, je leur demande d'arrêter. » Mr Peillon
Le Monde.fr avec AFP | 29.01.2014 à 12h01 • Mis à jour le 29.01.2014 à 15h15
"Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix."
( Mr Peillon Interview donnée au Journal du dimanche 1er septembre 2012)
"Il faut arracher les enfants au déterminisme de la religion et de la famille" (Mme Taubira: déclaration du 3 février 2013 à l'Assemblée Nationale)
Commentaire de RYL: On peut comprendre que ce genre de déclarations contradictoires inquiètent certains parents en France....et ailleurs. Ils tiennent, à juste titre,à garder leur rôle prioritaire dans l'éducation de leurs enfants. Personne ne conteste la nécessité absolue du respect entre les hommes et les femmes, mais n'oublions pas le respect des enfants qu'il ne faudrait en aucun cas prendre pour otages de nos débâts idéologiques.
« Théorie du genre » : l'UMP dénonce le boycott de l'école... et le PS
Le Monde.fr | 31.01.2014 à 09h14 • Mis à jour le 31.01.2014 à 11h38 |Par Philippe Euzen
« Le gouvernement souffle sur les braises », il « agite la société avec ces débats inutiles »… Après le premier secrétaire de l'UMP, Jean-François Copé, la déléguée générale adjointe du parti, Valérie Debord et le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, des députés emboîtent le pas de leurs responsables et dénoncent l'« offensive libertaire » de la gauche, les« mensonges » du gouvernement et sa responsabilité dans les appels à boycotter l'école.
« Ces rumeurs et le boycott sont stupides », explique le député de la Drôme, Hervé Mariton, tout comme le député de la Manche, Philippe Gosselin qui déclare ne pas « être en phase avec ces mouvements de retrait ». Mais, M. Mariton en est persuadé, il y a, selon lui, des « propagandistes de la théorie du genre », proche du Parti socialiste, qui apportent leurs idées et ont lancé une « offensive » pour les introduire à l'école.
Lire notre décryptage : Cinq intox sur la « théorie du genre »
Pour le député de la Drôme, il ne faut donc pas faire la même erreur que lorsque Luc Chatel était ministre de l'enseignement supérieur. A l'époque, explique-t-il, le ministre avait permis une rédaction « molle » des programmes et « assez ambigüe pour autoriser des manuels de lycées critiquables » : « les programmes ne doivent pas être écrits de sorte à laisser s'introduire les études de genre (…).La mission de l'école, c'est d'enseigner les fondamentaux », insiste-t-il. Les questions d'égalité hommes-femmes sont, selon lui, de la responsabilité des parents et l'école doit se contenter de s'inscrire dans cette perspective sans s'occuper de l'enseigner.
« UNE OFFENSIVE LIBERTAIRE »
« Sur le fond, nul ne conteste la nécessaire égalité hommes-femmes », ajoute Philippe Gosselin. Mais bien qu'il estime que « les gender studies peuvent être intéressantes », il critique les expérimentations faites par le gouvernement et l'appelle à la vigilance. Il énumère ainsi une liste de « faisceaux » qui créent une « vraie inquiétude ». Ainsi, pour lui, l'ABCD de l'égalité est inspiré des théories de l'éducation neutre pratiquée en Suède, où l'homme et la femme ne seraient « même pas présentés comme complémentaires ». En crèche, la ministre Najat Vallaud-Belkacem soutiendrait, toujours selon M. Gosselin, des expérimentations de crèches neutres.
Ces élus UMP citent aussi, comme l'a fait un porte- parole de La Manif pour tous lors de la présentation de la manifestation du 2 février, la diffusion de films comme « Tom Boy » à des élèves de primaire : « une recommandation qui pose problème », estiment-ils. Ils mettent aussi en cause « les syndicats qui recommandent d'utiliser des livres non genrés » et citent le SNUIPP-FSU qui aurait diffusé un document prônant « la déconstruction des stéréotypes ». Tout cela s'inscrit dans « une offensive libertaire assez large », explique M. Gosselin, dont l'introduction des « gender studies » à l'école serait l'un des éléments, au même titre que les lois touchant à la fin de vie, à la filiation ou la réforme de la famille.
Lire le décryptage Comment les détracteurs de la théorie du "genre" se mobilisent
Les « théories » du genre sont donc une réalité pour ces élus. Et, outre les « lobbies » qu'ils tentent d'identifier et les « offensives libertaires » qu'ils voient dans les expérimentations, ils souhaitent dénoncer l'attitude et les « mensonges » du gouvernement. M. Gosselin estime que le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, « instrumentalise tout cela » et « agite la société avec ces débats inutiles ».
« Il n'y a pas de fumée sans feu, ajoute, le député des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson pour expliquer les boycotts d'écoles. On est menés en bateau, le gouvernement devrait assumer ses convictions et informer les parents au lieu de mentir ». Pour lui, la réalité que cache le gouvernement, c'est sa volonté d'enseigner l'« indifférentiation sexuelle » à l'école. Cette « négation de l'altérité sexuelle » qui est, selon la déléguée générale adjointe de l'UMP, Valérie Debord,« une source de souffrance et d'inégalités croissantes ».
« FAIRE PROGRESSER L'ÉGALITÉ ET L'ACCÈS AUX DROITS »
En réponse aux propos tenus par le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, qui a accusé mercredi le gouvernement de jouer « aux apprentis sorciers » et jeudi au « pompier pyromane » sur les sujets sociétaux, Laurence Rossignol, porte-parole du PS, déplore dans un communiqué que « Monsieur Jacob mêle sa voix aux rumeurs et manipulations sur la soit- disant théorie du genre, qui n'existe que dans l'imagination de ceux qui la dénoncent ». « Les attaques qu'il profère contre le gouvernement sur toutes les avancées qui ont permis depuis 2012 de faire progresser l'égalité et l'accès aux droits témoignent de son refus de continuer d'inscrire notre pays dans le progrès collectif », ajoute-t-elle.
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