C'est sur la base de ce rapport de la commission d'indemnisation – une première, semble-t-il – que Me Jean-Christophe Coubris, l'avocat de la famille Bourguignon, a déposé plainte vendredi 22 novembre contre le laboratoire Sanofi Pasteur MSD et l'Agence nationale de sécurité du médicament pour "violation d'une obligation manifeste de sécurité et méconnaissance des principes de précaution et [de] prévention".

"Deux jeunes filles ont présenté les mêmes symptômes en 2008 et 2009", explique Me Coubris, mais rien n'est mentionné sur la notice. Dans leur rapport, les experts déplorent que le laboratoire n'ait évoqué "aucun risque inflammatoire pour le système nerveux central alors que ce risque est scientifiquement établi". Le laboratoire conteste ces conclusions qui s'appuient selon lui "uniquement sur la constatation d'une coïncidence temporelle entre la survenue et les symptômes de la maladie et la vaccination", et n'a donc proposé aucune indemnisation.

Encouragées par la médiatisation de la plainte de Marie-Océane, d'autres jeunes filles qui n'avaient jusque-là "pas eu le courage" de saisir la justice pourraient suivre son exemple dans les prochains jours. L'une d'elles souffre d'une affection chronique de la peau, la maladie de Verneuil. Son avocate, Me Camille Kouchner, précise que "la sclérose en plaques n'est pas la seule pathologie dont peuvent être atteintes les jeunes femmes". Une autre souffre de la polymyosite, une affection caractérisée par une dégénérescence des fibres des muscles moteurs.

Laura Agnès et Laëtitia Celli, 18 et 22 ans aujourd'hui, avaient raconté au Monde(daté 12 juillet 2011) leur quotidien suspendu à des crises de paralysie imprévisibles, des maux de tête et des douleurs au ventre insoutenables depuis leur vaccination. Malgré une concordance temporelle troublante – dans le cas de Laëtitia Celli, les nausées et les vertiges sont apparus le soir de la première injection, "les coups de poignard dans le ventre" après la deuxième, et la troisième fit l'effet d'"une bombe" –, les experts n'avaient pas conclu au lien entre douleurs et vaccin.

Faute de moyens pour payer un avocat, les deux jeunes femmes en étaient restées là, mais un collectif de médecins avait profité de leur démarche pour contester les campagnes de vaccination contre le cancer du col de l'utérus, basées "sur une peur injustifiée". Dans leur lettre au ministre de la santé d'alors, Xavier Bertrand, ils rappelaient que "la seule et unique mesure de prévention (…) est le dépistage régulier par un frottis cervico-utérin". En 2012, des députés avaient de leur côté demandé des "recherche(s) approfondie(s) sur l'efficacité et les effets du vaccin".

Le vaccin contre le papillomavirus n'est pas obligatoire en France mais il est remboursé et "recommandé pour toutes les jeunes filles âgées de 14 ans". Au Japon en revanche, le gouvernement a annoncé en juin que, dans l'attente de nouvelles études, il suspendait la recommandation pour la vaccination contre le cancer du col de l'utérus, en raison de "douleurs" physiques "chroniques" apparues chez certaines adolescentes.

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Le Monde.fr | 24.11.2013 à 11h31 • Mis à jour le 25.11.2013 à 12h09 |Par Laetitia Clavreul et Emeline Cazi

CoCommentaire de RYL :

NNoous  évoquions précédemment la nécessité du principe de précaution avant de généraliser l’emploi de ce vaccin. Il semblerait URGENT de se pencher à fond sur la question. « Mort aux rats » ou pas, les jeunes ont droit à une information complète avant de décider de recourir à cette 

vaccination.


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