La théorie du genre ou « gender » est née aux Etats-Unis au début des années 70, dans le sillon des mouvements féministes. Affirmant que l’identité sexuelle n’est pas déterminée par la nature mais imposée par la société et par la culture, cette théorie remet en cause l’altérité sexuelle. L’idée a fait son chemin et à trouver des adeptes. Beaucoup d’adeptes…  Des personnes mal dans leur peau qui trouvaient enfin une théorie acceptable pour contrer un modèle trop parfait à leurs yeux.

« L’objectif du genre divorce la personne humaine d’elle-même, de son corps et de sa structure anthropologique, » dénonçait en 2012 Marguerite Peeters, dans un colloque organisé à Genève par la Mission de l’Observateur permanent près du Saint-Siège sur « l’universalité des droits de l’homme contre le gender ». Pour la directrice de l’Institute for Intercultural Dialogue Dynamics (dont l’objet est l’étude des concepts-clefs, valeurs et mécanismes opérationnels de la mondialisation), « l’idéologie du gender s’est sournoisement insinuée dans les déclarations internationales, en violation notamment de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. » Cette enseignante à l’Université pontificale Urbanienne discerne un danger « dans un processus que nous pourrions qualifier de mondialisme s’imposant par en haut qui, sous couvert de participation de la base, de droits égaux et de non-discrimination, utilise les canaux de la gouvernance mondiale pour essayer d’agencer un assentiment mondial à des intérêts particuliers. »

Des bébés allemands au sexe indéterminé

Malgré tout, la très controversée théorie du gender s’arrimera bel et bien en Europe en novembre prochain. Les Allemands seront les premiers Européens à avoir le droit de ne pas choisir entre le genre féminin et masculin…

Selon les explications du magazine allemand Spiegel Online, les nourrissons allemands présentant une ambiguïté sexuelle, c’est-à-dire venant au monde avec les organes génitaux des deux sexes, pourront être déclarés « indéterminés » sur leur certificat de naissance. La question de savoir comment l’inscription de ce « troisième sexe » sera répercutée dans les documents officiels (passeports, cartes d’identité…), n’est pas encore tranchée, note toutefois le quotidien. Depuis des années, des associations de personnes intersexuées réclament la fin des opérations chirurgicales pratiquées sur les nouveau-nés sous prétexte de mise en conformité avec les genres traditionnels. D’après « Le Monde« , un nouveau-né sur 5000 serait concerné en Europe.

« Alors que les transsexuels (personnes se sentant appartenir à l’autre sexe que celui assigné à leur naissance) sont déjà reconnus légalement en Allemagne, les hermaphrodites  (personnes avec des organes génitaux masculins et féminins) ont toujours été forcés de s’identifier à l’un ou l’autre sexe à la naissance », rappelle de son côté le quotidien britannique « The Guardian« .

La Cour constitutionnelle allemande a voulu rectifier ce qu’elle a considéré comme une « négation des droits personnels de l’Homme »…

Premier neutre du monde, un australien !

’Allemagne n’est pas une pionnière. Déjà en juin 2013, en Australie, une certaine Norrie May-Welby a fait le choix de rester « indéterminée » pour le reste de sa vie. Le sexe n’est pas binaire, Norrie l’a prouvé en devenant… neutre.

A 52 ans, Norrie May-Welby est né de sexe masculin mais à subi une opération de changement de genre à 28 ans. Très vite, il réalise que ni le genre féminin, ni le genre masculin ne lui correspondent. Il décide alors d’arrêter son traitement. Physiquement, Norrie possède donc des organes génitaux féminins, mais n’a pas poussé sa transformation jusqu’à la pose de faux seins, et son corps a peu à peu repris des traits masculins suite à l’interruption de la prise d’hormones.

La théorie du gender tend à devenir plus une réalité quotidienne qu’un phénomène de société passager. Après l’Allemagne, la France et d’autres pays européens commencent à leur tour à se convertir au genre. Ouvrons les yeux ! Nous, nos enfants, nos petits-enfants… devrons-nous faire des démarches administratives pour défendre le sexe que nous avons reçu au nom de quelques exceptions ? Nier la nature humaine, n’est-ce pas nier ce qui fait de nous des Hommes ? Le débat risque d’être bientôt clôt…

AL/France24/Aufeminin.com