L’inquiétante hausse des infections sexuellement transmissibles
Par Benedicte De Wagter le mardi, mai 21 2013, 17:49 - contraception - Lien permanent
Source: La Libre Belgique (Laurence Dardenne) - Mis en ligne: 18/04/2013
Silencieusement, mais sûrement, les IST progressent dans notre pays. Signe d’un certain relâchement des comportements sexuels ? Parmi elles, l’infection à Chlamydia circule surtout parmi les jeunes. A leur insu.
Subrepticement mais sûrement, en forte et constante progression, les infections sexuellement transmissibles (IST) poursuivent leurs ravages dans notre pays La tendance n’est certes pas neuve, mais elle se confirme, et de manière inquiétante. Au point de justifier le lancement d’une campagne de sensibilisation à la plus répandue des IST, l’infection à Chlamydia. En Belgique, par extrapolation, un jeune sur vingt serait infecté par cette maladie largement sous-diagnostiquée, selon la Plate-forme Prévention Sida et Sida SOS, à l’origine de l’initiative.
De 1 064 cas signalés en 2002 via les laboratoires vigies de l’Institut scientifique de santé publique (ISP), on est passé à 3 762 signalements en 2011, dont 2 393 femmes et 1 369 hommes, avec un âge moyen de 26 ans pour les premières et de 31 ans pour les seconds. De 2010 à 2011, l’augmentation s’élevait à 15 %, ce qui correspond à la progression moyenne annuelle au cours de la dernière décennie.
Si le groupe d’âge le plus touché se compose de jeunes femmes entre 15 et 25 ans, la population générale est concernée : femmes et hommes, d’orientation sexuelle hétérosexuelle ou homosexuelle. La multiplicité des partenaires est toutefois un facteur de risque important, au même titre que le fait d’avoir contracté une IST dans le passé et de ne pas porter de préservatif.
Pourquoi cette hausse constante ?
Quant à donner une explication précise à ce phénomène, les initiateurs de la campagne n’en ont pas. Pour eux, "cette situation peut résulter d’une combinaison de l’augmentation du nombre de tests demandés, d’une modification des politiques de dépistage des grands centres médicaux, de l’amélioration des tests diagnostiques mais aussi d’une augmentation de l’incidence".
Une chose paraît toutefois certaine, le nombre de cas non diagnostiqués dans la population générale demeure très important. C’est que, dans les deux tiers des cas, l’infection à Chlamydia est asymptomatique (chez 50 % des hommes et 70 % des femmes). La maladie peut cependant se manifester par divers symptômes : pertes vaginales anormales, écoulements par le pénis ou l’anus, douleurs et/ou saignements intermenstruels durant ou après les relations sexuelles, douleurs aux testicules, rougeurs des muqueuses, sensation de brûlure à la miction, fièvre, douleurs abdominales basses, rectite, conjonctivite L’absence de plaintes et de symptômes fait que, non seulement la maladie se propage dangereusement, mais aussi que les diagnostics sont généralement tardifs.
Se protéger et se faire dépister
Or, non traitée précocement, cette IST peut entraîner des complications sévères. Chez la femme, une Chlamydia non traitée peut provoquer une maladie pelvienne inflammatoire, impliquant une propagation aux organes reproducteurs susceptible d’entraîner une infertilité, des douleurs pelviennes chroniques et d’accroître le risque de grossesse ectopique (extra-utérine). Chez l’homme, la maladie peut provoquer une inflammation de la prostate ou des testicules pouvant entraîner l’infertilité. En outre, la Chlamydia accroît le risque de transmission du VIH. Comme pour les autres IST d’ailleurs, les muqueuses fragilisées deviennent plus vulnérables en cas de contact avec le virus du sida.
Pour éviter ces scénarios "catastrophe", le préservatif reste l’unique moyen de prévention, rappellent les associations qui soulignent par ailleurs aussi toute l’importance du dépistage, d’autant que la Chlamydia se soigne facilement par la prise d’antibiotiques. Effectué chez un généraliste, un gynécologue, dans les centres de planning familial ou de dépistage spécialisé, celui-ci consiste en un frottis pour les filles et un prélèvement urinaire pour les garçons. Rien de très compliqué.
Commentaire de RYL:
"Pour éviter ces scénarios "catastrophe", le préservatif reste l'unique moyen de prévention".....avec une éducation affective de qualité qui souligne auprès des jeunes les risques liés à une multiplication des partenaires sexuels !
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