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Education affective et sexuelle à l’école

DORZEE,HUGUES

ENSEIGNEMENT Le décret « missions » modifié et un projet obligatoire par établissement primaire et secondaire

L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle fera intégralement partie des missions de l’école. En primaire, comme en secondaire. Dès la rentrée prochaine, tous les établissements scolaires de la Communauté française auront « l’obligation de prendre des initiatives en la matière ». Toutefois, une « autonomie d’action » est laissée à chacun d’entre eux en fonction du projet pédagogique.

Mercredi, la commission « éducation » du Parlement a approuvé à l’unanimité cette mesure initiée par la ministre de l’Enseignement, Marie-Dominique Simonet (CDH). Le décret « missions » (24 juillet 2007) sera prochainement modifié. Et une circulaire va être adressée aux directions dès septembre pour préciser ce qu’on entend par « éducation à la vie relationnelle et affective » (Evras).

Même si la définition retenue par le gouvernement PS-Ecolo-CDH reste large. Il s’agit de permettre aux enfants et aux jeunes de construire, « parallèlement à leur développement psychoaffectif, des compétences en vue de leur permettre de poser des choix responsables, dans le respect de soi et de l’autre et de l’égalité des hommes et des femmes ».

Le décret insiste sur une approche « à long terme » et sur « l’ensemble de la scolarité ». Et préconise une approche « globale » de l’individu. Chaque projet Evras devra intégrer des « approches scientifiques et techniques », mais aussi des dimensions « relationnelles, affectives, psychologiques, sociales et culturelles ».

Et en pratique ? Chaque école développera son propre projet dans le cadre des cours existants (morale/religion, biologie…) ou d’animations extérieures (planning familial, PMS, PSE…). Certaines le font déjà, d’autres pas. Pour défendre quelle approche de l’éducation à la vie affective et sexuelle ? « Chaque école agira librement. Mais tous les trois ans, elle devra rendre un rapport dans le cadre de l’évaluation de son projet d’établissement », dit-on au cabinet Simonet. Avec quels moyens budgétaires ? Rien n’est prévu. Du côté du pôle laïque (FCPF, FPS, CAL…), on se félicite de ce choix « clair » de la ministre et le côté « obligatoire » de la mesure, mais on regrette l’absence de « définition légale » de l’Evras. Et on insiste : « Il est nécessaire que ces animations soient assurées par des intervenants extérieurs, insiste Nicolas Menschaert (FLCPF). Les élèves doivent pouvoir s’exprimer de manière libre et autonome, sans relation d’autorité avec l’intervenant(e). »

Le Soir. Jeudi 28 juin 2012