Les abuseurs sélectionnent par des approches diverses leurs victimes afin d'abuser d'elles sexuellement.

Les "groomers", ces adultes aux intérêts sexuels déviants qui entrent en contact avec des mineurs via internet, sont généralement des hommes d'une quarantaine d'années et leurs victimes ont en moyenne treize ans, selon les résultats d'une étude européenne qui s'est penchée sur le phénomène du "grooming" dont les résultats ont été dévoilés jeudi à l'Université de Mons.

Les chercheurs de l'UMons, en collaboration avec leurs confrères britanniques, norvégiens et italiens, ont exploré, dans le cadre d'un projet financé par la Commission Européenne, les processus par lesquels des abuseurs sexuels sélectionnent et "grooment" des enfants et des adolescents via internet et ses réseaux sociaux ou d'autres technologies de communication telles que le gsm, les jeux vidéo. Les abuseurs sélectionnent par des approches diverses leurs victimes afin d'abuser d'elles sexuellement.

Le profil moyen du groomer est, selon l'étude, très souvent celui d'un homme, le plus souvent quarantenaire, au quotient intellectuel assez élevé (moy. 104). L'âge moyen des victimes est de 13 ans. On y retrouve 84 pc de filles et 16 pc de garçons, souvent en manque d'affection ou désinhibés mais sensibles à la non-dénonciation du groomer par chantage. Les jeunes «résilients» coupent, par contre, les ponts dès qu'ils comprennent qu'ils sont menacés.

L'étude universitaire a permis d'établir de véritables relations «auteur-victime» dans le grooming et de proposer des techniques de prévention, entre autres la prise de conscience des parents et éducateurs, la mise en place de programmes de sécurité, un environnement en ligne sécurisant et la mesure du risque pris par les agresseurs.

Le projet a par ailleurs montré que, contrairement à la Norvège et au Royaume-Uni, il n'existait pas en Belgique de législation spécifique pour les "groomers". "On peut cependant intervenir légalement en Belgique dès qu'il y a incitation à l'acte sexuel", a indiqué Thierry Pham, du service de psychologie légale de la faculté de psychologie de l'UMons.

"Le phénomène est du grooming est encore peu connu, il y a peu de données disponibles. Le présent projet se veut introductif et est donc appelé à se développer", a conclu le professeur Pham.

L'étude s'est concentrée, notamment, sur les interviews d'enquêteurs belges, d'élèves d'écoles secondaires belges et de groomers des pays concernés par le projet européen.

 

Belga. mis en ligne le 22/09/2011 dans La Libre Belgique