« En effet, affirme-t-elle, les adolescentes en manque de testostérone ont moins d’élan sexuel. Pas encore habituées à ressentir un désir sexuel adulte, elles ne peuvent pas comparer ce qu’elles éprouvent avec ce qu’elles pourraient éprouver sans pilule. » Certes, la jeune-fille se rends compte que le sexe ne l’intéresse pas autant que son petit ami, mais sans s’en alarmer puisque, c’est connu, les garçons « ne pensent qu’à ça ». « Personne ne réalise l’ampleur de cette difficulté qui se révèle généralement après des années de pilule, quand le manque de désir féminin pose problème dans le couple », explique la sexologue. Pire, ces jeunes filles ne vont pas mettre en place des circuits érotiques, des fantasmes personnels (fortement associés au taux de testostérone). Les expériences liées aux émotions sexuelles sont atténuées et leur empreinte légère, parfois inexistante. Les hormones contraceptives leur volent ces expériences, souvent merveilleuses sur le plan du ressenti, de la découverte de la libido. Et elles ne remplaceront peut-être jamais ce qu’elles n’ont pas vécu. Même si elles arrêtent la pilule, leur libido ne sera plus celle d’une adolescente, et même si elle réapparaît dans toute sa force, ayant déjà vécu des expériences sexuelles, l’empreinte ne sera plus la même. Je pense donc que nous sommes en train de sacrifier l’élan sexuel de toute une génération, d’autant plus que des jeunes filles prennent la pilule de plus en plus tôt, parfois dès 14 ou 15 ans. »

Des considérations qui méritent réflexion sur le type de contraception à choisir, mais aussi sur l’intérêt de la pilule chez certaines jeunes filles qui n’ont pas de vie sexuelle, ou la demandent parce qu’elles ont des règles douloureuses ou de l’acné.

 

Extrait du magazine Top Santé. Hors-série printemps 2011

 « 200 Questions-Réponses sans tabou sur la sexualité. »  P. 48